Pays : USA
Genre : Math-core culte
Membres : Ben Weinman (guitars) ; Greg Puciato (vocals) ; Liam Wilson (bass) ; Billy Rymer (drums)
Site :
groupe,
label
Plus besoin de présenter
The Dillinger Escape Plan. Et puis nul besoin non plus de vous dire que si vous aviez abandonné le groupe après la sortie de
Miss Machine (déjà près de 10 ans mine de rien...), ce n'est toujours pas la peine de revenir. Tant pis pour vous, vous loupez ce qui est probablement l'un des groupes les plus talentueux et inventif de son époque de mon point de vue et qui se permet de sortir des albums, certes moins "hardcore" qu'à leurs débuts, mais toujours avec une longueur d'avance qui se chiffre en années-lumière face à la concurrence. Les ricains au line-up toujours différent n'ont plus rien à prouver et font ce qu'ils veulent, sortant ainsi leur 6e album (sans compter les EP, of course),
One Of Us Is The Killer, comme ça, hop, après avoir teasé gentiment dessus et promis un album se rapprochant plus de "
Miss Machine", album souvent considéré (à juste titre) comme pilier dans la disco' du groupe. Alors, c'est un
Miss Machine bis ou pas ? oh diantre, que de suspens, ne le faisons pas plus durer, ce serait insoutenable.
En fait, encore plus que les précédents albums du groupe, je pense que ce
One Of Us Is The Killer se doit de s'écouter et de se voir dans son intégralité. Parce que tenter de piocher une chanson parmi toutes est, certes, possible, mais ce serait vraiment retirer toute la puissance de l'album. Car la grosse force de ce nouvel album est de rester cohérent du début à la fin. C'est ce qui manquait au précédent opus,
Option Paralysis, qui se perdait un peu en court de route. Là, c'est vraiment bluffant et je retrouve ce que j'aimais dans leurs précédents albums, ce sentiment de suivre un véritable fil conducteur qui se fait malmener par des chansons complétement barrées au niveau de leur structures et des trouzemilliards influences qui arrivent ici et là. Car encore plus que d'habitude, le groupe va prendre ici et là ce qu'il aime et tout mettre à sa propre sauce, histoire de foutre un bordel monstre.
Parce que, et là ce n'est pas du tout une surprise, c'est toujours aussi méchant et monstrueux, que ce soit au niveau de la technique, de la violence ou de la prod'. Chaque instrument, chaque effet, chaque cris ou chant clair, chaque nuance sont décelables. On s'en prend littéralement plein la gueule, on tente de comprendre ce qui nous arrive en plein dans les oreilles, en vain dès la première écoute. Et puis on s'accroche, on réécoute. Au début, vraiment, la première écoute fait penser à un album aussi foufou que "pop" par moments, avec ces chansons plus posées et ce chant clair vraiment réussi (
Greg Puciato est clairement l'un des meilleurs dans son style et reste un chanteur hors-normes), donnant l'impression que le groupe s'est vraiment calmé... mais en fait c'est parce que je bloque sur ces chansons, certes réussies et vraiment bandantes, plus mélodieuses, oubliant qu'au passage le groupe s'est juste transformé en mode berserk et roue libre sur les autres morceaux, détruisant tout sur son passage. Et puis quand la bête devient incontrôlable, il y a toujours ce break, ce chant, cet effet improbable qui vient tout remettre en place avec génie. Ouais, du génie. C'est clairement ça.
C'est sur que si vous n'aviez jamais aimé le groupe ça ne changera pas.
The Dillinger Escape Plan fait du
Dillinger, en fait du très bon même avec cet album. Les premières écoutes font croire à un album "de plus" alors qu'en fin de compte
One Of Us Is The Killer se place très rapidement dans le haut du panier de la discographie déjà bien remplie du groupe. "
Prancer" qui sonne comme un best-of du groupe, "
When I Lost My Bet" toujours sur la corde raide avec cette rythmique d'intro' vraiment folle, le titre éponyme qui rappelle les meilleurs moments de
Miss Machine, "
Paranoia Shields" qui rappelle que le chant clair c'est la vie, "
Crossburner" et son ambiance pesante jusqu'au final bien lourd de "
The Threat Posed By Nuclear Weapons"... en fait, en prenant ces morceaux séparément, j'ai du mal à retrouver toute la puissance qu'ils dégagent quand ils sont mis bout à bout. Comme je le disais, ça s'écoute d'une traite sinon rien. Le groupe ne se réinvente pas mais se bouge plus le cul que d'habitude pour pondre des riffs et des morceaux qui viennent percer le crâne à coups de massue pour s'y loger pendant longtemps, ce qui fait ultra plaisir vous l'avouerez. Et encore et toujours je reste ébahi devant autant de puissance et de maîtrise. Bluffant.
Pour les fans de : War From A Harlots Mouth, Meshuggah, Converge, Fantomas, The Rodeo Idiot Engine...
Autres albums du groupe :
Calculating Infinity,
Miss Machine, à venir...