jeudi 26 décembre 2013

Defeater - Letters Home (2013)

Pays : USA
Genre : hardcore/modern culte
Membres : Derek Archambault (vocals) ; Joe Longobardi (drums) ; Jay Maas (guitar) ; Mike Poulin (bass) ; Jake Woodruff (guitar)
Site : label, twitter

Ca y est. Troisième véritable album pour Defeater, après être directement rentré dans la légende avec ses précédents LP et son monstrueux EP qui à l'époque propulsait un groupe que l'on sentait bien au dessus de toute cette vague modern-hardcore qui commençait déjà à se noyer dans son propre océan de clichés. Et pourtant, étonnamment, si j'aime énormément Defeater, que j'ai hurlé de bonheur durant leurs concerts (tout en esquivant un nombre incalculable de pieds et culs de gens qui veulent sing along, c'est ça le hardcore mec t'as vu), je n'étais pas forcément impatient d'entendre leur tout nouveau bébé. Je savais que ce serait du costaud mais qu'il manquera toujours cette surprise, cet effet qui nous a tous mis sur le cul quand on découvrait "Travels". Donc bon, j'attends tranquilou que le CD traverse l'océan, qu'il arrive gentiment dans ma boîte au lettre (big up à toi facteur, des bisous et ton calendrier avec les chatons il est top) et j'écoute.

Bah merde. J'ai beau m'y attendre mais Defeater reste Defeater : un groupe au dessus. Très clairement. Que ce soit dans leur approche du concept album (ici les paroles sont des lettres envoyés par le père d'une famille américaine au 20e siècle durant ses heures les plus sombres, durant les guerres, toujours dans la continuité des anciens albums), dans leur musique qui mélange autant l'émotion à l'efficacité et cette voix toujours autant écorchée, Defeater prend toujours autant aux tripes et te dynamite le cerveau. Je disais que, comme l'indique son titre, Letters Home, les paroles de cet album sont littéralement des lettres fictives balancées directement dans notre oreille, la verve et l'énergie dingue de Derek qui répond toujours présent. Et à côté ça balance du gros riff, de la mélo' qui fait office de fil rouge, jusqu'à ce fameux riff, cette mélodie et ces paroles qui reviennent en guise de dernière chanson, en rapport direct avec la première piste "Bastards". L'histoire débute dans la violence et elle se termine dans la tristesse la plus sombre.

Peut-être moins impressionnant et marquant que le précédent Empty Days & Sleepless Nights, Letters Home reste un album unique où les américains semblent encore plus à l'aise que d'habitude, ne cherchant plus forcément à tout prix à mélanger leurs influences. Defeater joue du Defeater et on ne se plaindra pas, même si une prise de risque aurait été bienvenue. Mais tant que le groupe sera toujours au dessus, je pourrai m'en contenter, merci les gars, c'est cool. Par contre, le concept des lettres, c'est super joli dans le livret (une très bonne constante pour le groupe qui soigne tous ses aspects) mais par contre c'est putain d'illisible et pour lire les paroles j'ai perdu 5/10e à chaque œil. Rien que pour ça vous n'êtes pas l'album de l'année, hop, tant pis, c'est ballot hein ?

Pour les fans de : Modern Life Is War, Verse, Another Breath, Have Heart...
Autres albums du groupe : Travels, à venir...



dimanche 1 décembre 2013

Stray From The Path - Anonymous (2013)

Pays : USA
Genre : punk/hardcore/modern
Membres : Tom Williams (guitar) ; Andrew Dijorio (vocals) ; Dan Bourke (drums) ; Anthony Altamura (bass, vocals)
Site : facebook, label

Je ne sais pas pourquoi mais j'ai eu beaucoup de mal avec ce Anonymous. Et pourtant, maintenant, je peux l'affirmer : c'est l'un des meilleurs album de l'année et cela prouve une fois encore que Stray From The Path est vraiment une future référence. C'est que ça fait déjà pas mal de temps qu'ils sont sur la route à enchaîner les dates et sortir des albums à la qualité toujours croissante. Et puis vient Anonymous... et je ne sais pas pourquoi mais la première écoute fut remplie d'amertume et d'incompréhension. Et même d'un bon gros "bah merde j'ai mis un album de Rage Against The Machine sans faire exprès ?" à certains moments, ce qui est assez perturbant vous en conviendrez. Pourquoi toutes ces pensées ? parce que les ricians ont décidé d'aller jusqu'au bout de leurs idées. Mais vraiment.

Fini les morceaux hardcore dépassant à peine les deux minutes remplis de rage et de cris qui faisaient, sur les premiers albums, passer le groupe pour un énième groupe de metalcore. Maintenant les compos s'étalent gentiment sur le temps, le groupe prenant son temps et n'hésitant à nous balancer du mid-tempo typique d'un beat de hip-hop. Ouais, alors que l'influence de ce style se faisait ressentir sur les anciens albums, là il est complétement incorporé aux compos et désarçonne pas mal au départ. Et vas-y que le chanteur balance un flow typé totalement rap sur des grosses guitares bien lourdes. J'aime bien les expérimentations mais là c'est limite la chanson d'intro' typique, celle qui introduit l'album "en douceur", avant que tout n'explose, qui s'étale. Où sont les passages ultra fast où ça gueule ? où est la guitare folle ? bref, cette première écoute est peu concluante.

Mais je me dis que ce n'est pas normal. Je suis forcément passé à côté de quelque chose... on parle du nouveau Stray From The Path quand même, quoi... je réécoute... ah ouais, cette chanson là est pas mal finalement... aaaaah et ce passage là aussi... hop, je mets le CD en boucle... putain, en fait ça tabasse vachement ce passage... roooooh et cette rythmique de gros bâtard... oui, j'étais passé à côté d'un putain de truc : LE PUTAIN DE GROOVE !

Parce que ce Anonymous a un groove que je qualifierai d'ULTRA MONSTRUEUX ! en rendant le tout plus lourd, plus lent, la musique des ricains est beaucoup plus dévastatrice, plus millimétrée, rendant chaque mosh-part et cassures comme l'équivalent d'un gros morceau de parpaing envoyé MACH 6 dans notre gueule, avec toujours quelques passages foufous que ne renierait pas Everytime I Die. La prod' accentue à mort les basses (si vous avez un bon équipement votre maison s'envole) et il y a toujours ce chant si caractéristiques, avec ces cris si particuliers qui foutent autant la rage. La rage... le groupe l'a, totalement, et ce ne sont pas les paroles engagées qui me feront dire le contraire.

Je parlais de Rage Against The Machine et ce n'est pas pour rien : il y a vraiment une ressemblance presque frappante entre le groupe mythique et certaines compos d'Anonymous. Tenez, "Badge & A Bullet" ou "Landmines", qui semblent presque être des cover (les riffs et passages sont presque des copier/coller). Au début j'en rigolais, il faut l'avouer... et puis les écoutes s'enchaînant je ne peux qu'admettre leur toute puissance et me rendre compté à quel point Stray From The Path s'est accaparé ce son si particulier.

Stray From The Path fait donc très mal avec un album taillé pour le live et les boomers, avec ce qu'il faut de passages qui vous donneront envie de taper partout. Si la première écoute semble décevante, accrochez-vous, sérieusement, on sent bien que les gars ont tout compris et nous livre une vraie leçon de ce que doit être un album ayant de la patate. Stray From The Path est déjà culte et j'ai hâte d'entendre la suite.

Pour les fans de : Comeback Kid, Everytime I Die, Rage Against The Machine, The Greenery...
Autres albums du groupe : Make Your Own History, à venir...