mercredi 20 mars 2013

Crippled Fox - Throw Up A "V" That Stands For Venice (2012)

Pays : Hongrie
Genre : fast-core/thrash
Membres : une bande de fous furieux d'Europe de l'Est
Site : groupe, bandcamp, je ne mets pas tous les labels parce qu'ils sont putain de nombreux (Kawaii Records, Farce Attack, Stay! Records...)

Je l'attendais avec une grande impatience et je peux enfin le dire : Crippled Fox est en phase de devenir une référence de le domaine du fast-core/thrash. Car ce Throw Up A "V" That Stands For Venice est une putain de pépite du genre, aussi rapide qu'intense, le vinyle dont tu regrettes presque le fait de devoir changer de face, geste qui te rappelle de façon inexorable que tu as déjà atteint la moitié de l'album et que tu vas vite tomber en manque. Il faut dire aussi que le groupe a tout compris au style et te balance 22 titres pour pratiquement autant de minutes, avec dans le tas trois morceaux live te laissant imaginer la puissance du groupe sur scène.

Pas besoin de discuter pendant des heures : c'est du gros fast/thrash-core des familles, ultra rapide, sans temps morts avec quelques gros riffs balancés en plein dans ta petite gueule. Typiquement le genre d'album qui tourne facilement en boucle sans que tu ne t'en rende compte, avec ce petit quelque chose en plus qui t'accroche. Si vous aviez encore des inquiétudes quant à la santé de la scène fast, vous pouvez être rassuré : elle va très bien grâce à des monstres comme Crippled Fox, merci pour elle.

Pour les fans de : Limp Wrist, Sectarian Violence, Youssouf Today, Asshole Parade...
Autres albums du groupe : à venir...

dimanche 17 mars 2013

F.U.G. - Can I Have Your Skull ? (2004)

Pays : Italie
Genre : fast/punk-hardcore
Membres : Giacomazzi (drums) ; Giugi (bass/vocals) ; Ecumenicus (guitar/vocals) ; Bizio (vocals)
Site : myspace

Voilà donc ce qui est pour moi typiquement le genre d'album que tu découvres par le plus grand des hasard dans la rubrique solde de la distro' d'un label et que tu prends parce que tu trouves la pochette bien cool. Choix à double tranchant : soit tu vas kiffer à mort la pochette et le son, soit tu n'auras qu'une simple pochette qui te plaît pour te consoler. Coup de bol, F.U.G. est un groupe de punk-hardcore à tendance parfois fast d'Italie, avec toutes ces influences provenant de groupes américains qui se ressent direct. Ca enchaîne autant des plans purement hardcore mid-tempo avec des plan en mode turbo et grosse voix gueularde. Ca défouraille bien, on passe un bon moment et le groupe aligne 18 titres pour moins de 25 minutes. A défaut d'avoir un album culte, on a un bon album, ce qui est déjà beaucoup. N'hésitez pas à choper Can I Have Your Skull ? si vous le croisez tout seul, vous appelant à l'aide au fond d'un bac de disques.

Pour les fans de : Paint It Black, Kid Dynamite, Killin' It !, Mindset...
Autres albums du groupe : à venir...

jeudi 14 mars 2013

Thrice - Beggars (2009)

Pays : USA
Genre : emo-core/post-hardcore/rock
Membres : Dustin Kensrue (vocals, guitar) ; Teppei Teranishi (guitar) ; Eddie Breckenridge (bass) ; Riley Breckenridge (drums)
Site : groupe, un article que j'ai écrit avec mes gros doigts

Tomber amoureux. Pour la troisième fois. Pour la quatrième fois. Pour une nouvelle fois. Tomber sous le charme, encore et encore. Se laisser séduire. Feinter l'absence d'attente… et profiter au maximum de cet échange.

Oui tout cela paraît très exagéré et très "écriture masturbatoire" que je nomme "branlette de blogueur sans idées". Mais que voulez vous… après un Vheissu grandiose, un The Alchemy Index qui frôle le génie, Thrice n'avait plus grand chose à prouver. Depuis plus de dix ans le groupe américain sort perle sur perle, affinant à chaque album son style en s'éloignant toujours plus de ses racines hardcore pour toucher à l'émo-core teinté d'indie-rock pour un mélange aussi unique que magnifique. Plus rien à prouver, plus rien à inventer pourrait on penser… sauf que Beggars surprend. Surprend comme Thrice l'a toujours fait. Mais là en changeant assez radicalement de style tout en conservant son identité forte… ça paraît impossible ? très peu de groupes y arrivent, en effet. Mais Thrice est au dessus de tout ça, tout en restant incroyablement humble et authentique. Humble et authentique : les deux meilleurs adjectifs pouvant décrire Beggars.

Fini les effets électro autant dans les compositions que dans les voix. Fini les expérimentations en général. Thrice revient avec un rock sans artifice, gardant toujours cette puissance emo-core imparable. Dustin a fini d'hurler, maintenant il chante toujours aussi bien et crie avec ses tripes. Fini les guitares fusant de toute part, maintenant elles sont aussi incisives par moments que mélodiques, rock dans tous les cas. Fini la batterie parfois imprévisible, tout se veut plus contrôlé, avec une section rythmique en harmonie parfaite, la basse et la batterie semblant jouer de concert. Oui, Thrice fait dans l'intimiste, dans l'indie-rock diront certains. Sauf que Thrice est Thrice et restera toujours Thrice : un groupe se foutant des modes qu'il a parfois crée sans le savoir et qui joue une musique énergique, toute en nuances et aux mélodies imparables.

"All The World Is Mad", morceau d'intro' parfait, avec cette basse qui claque et cette batterie métronome. Et ce chant… qui prend toute son ampleur dans l'immense "The Weight" au refrain imparable. "Doublespeak", ultra accrocheur. "At The Least" où le groupe nous rappelle qu'il peut toujours nous faire remuer la tête… je peux vous faire tout l'album comme ça, où des chansons plus calmes à la "In Exile" ou "Circles" succèdent à des moments de bravoure comme "Talking Through Glass/We Love Swing Sets" où la voix de Dustin nous prend littéralement aux tripes. Et puis vient le final… "Beggars"… et là, on se tait. On savoure. En étant paradoxalement le plus épuré possible, Thrice réussit a être plus épique et viscéral que jamais. Rarement une chanson ne m'aura autant pris aux tripes, m'aura scotchée sur place… du grand art.

En parlant de Thrice vous êtes sûr de ne pas avoir beaucoup d'objectivité de ma part. Les plus aigris diront que Thrice n'est plus le groupe de ses débuts. Certes. Que l'on ne retrouvera plus des chansons puissantes comme celles de The Illusion of Safety. Certes. Mais pour un résultat comme Beggars, impossible de ne pas être soufflé par le talent incroyable de ces quatre gars. Rarement un groupe aura aussi intelligemment fait évoluer son son et se permettre d'exceller à ce point. Un grand album pour un grand groupe. Quand je dis que je suis amoureux…

"Can you hear what's been said ? can you see now that everything's grace after all ? If there's one thing I know in this life : we are beggars all."

Pour les fans de : Cave In, Thursday, Boysetsfire, Radiohead...
Autres albums du groupe : Vheissu, Anthology, à venir...



dimanche 3 mars 2013

Ritual - Beneath Aging Flesh And Bone (2009)

Pays : Allemagne
Genre : hardcore'n roll
Membres : Julian Laur de Manos, Deni Pavicic, Philipp Wulf, Pascal Wagner
Site : groupe, label, facebook

Tuerie. Monstre de lourdeur. Beneath Aging Flesh And Bone représente ce type d'album qui excelle dans un genre sans trop en faire, histoire de prouver que le groupe qui l’interprète, Ritual, est un sale monstre qui a tout compris au hardcore'n roll et à ce que le mot "groove" et "puissance" doit signifier. Courte intro' à la guitare, pas trop longue, juste ce qu'il faut pour t'envoyer un crochet en pleine mâchoire avec "Nation Of Flies". Guitare au son énorme, basse omniprésente qui englobe le tout de la meilleure des façons, batterie en mode auto' et une putain de voix enragée qui finit par te faire adhérer dès la première seconde à la musique des teutons. Une mise en bouche plus qu'agréable qui te fait déjà lever le point pour reprendre les paroles en chœur et remuer tes cheveux devant tes enceintes.

Et ce n'est que le début vu que sans prévenir ils nous balancent un "Somewhere In The Rain" qui représente pour moi la chanson ultime de l'album, avec ce riff tout en boucle et cette sensation de groove tout simplement incroyable. C'est limite trop facile... et pourtant tout le reste de l'album est de ce niveau, alternant des morceaux parfois plus calme ("The City Lies In Quiet Sleep" tout en retenu) à d'autres purement hardcore ("The Disease Is Me"). Mais ce qui fait sortir le groupe du lot, c'est clairement cette aisance à nous pondre des riffs de l'apocalypse qui rentrent direct dans le top 100 des meilleurs du genre. Ca sent le rock imbibé d'alcool, bien tranchant et dégueulasse et on en redemande... "Guilt Will get You Anywa" est bandant à souhait, "The Ghost Is You" est taillé pour le live ou encore la chanson de la folie de la lourdeur avec "Clouds" à tomber... tout ça grâce à une prod' parfaite, sachant allier puissance tout en ajoutant un poil de grain un peu dégueulasse au son (c'est très léger mais ça fait son effet).

Ils ne réinventent rien ces gars de Ritual. Mais qu'est-ce qu'ils en imposent quand même... un album référence dans le style, rempli de bonnes idées et qui donne envie de se bouger comme rarement. Et c'est autant pour les fans de hardcore que de gros son metal/rock bien lourd. Avis aux amateurs...

Pour les fans de : Gallows, The Ghost Of A Thousand, Everytime I Die, Hang The Bastard, Feed The Rhino...
Autres albums du groupe : à venir...