Genre : emo-core/post-hardcore/rock
Membres : Dustin Kensrue (vocals, guitar) ; Teppei Teranishi (guitar) ; Eddie Breckenridge (bass) ; Riley Breckenridge (drums)
Site : groupe, un article que j'ai écrit avec mes gros doigts
Tomber amoureux. Pour la troisième fois. Pour la quatrième fois. Pour une nouvelle fois. Tomber sous le charme, encore et encore. Se laisser séduire. Feinter l'absence d'attente… et profiter au maximum de cet échange.
Oui tout cela paraît très exagéré et très "écriture masturbatoire" que je nomme "branlette de blogueur sans idées". Mais que voulez vous… après un Vheissu grandiose, un The Alchemy Index qui frôle le génie, Thrice n'avait plus grand chose à prouver. Depuis plus de dix ans le groupe américain sort perle sur perle, affinant à chaque album son style en s'éloignant toujours plus de ses racines hardcore pour toucher à l'émo-core teinté d'indie-rock pour un mélange aussi unique que magnifique. Plus rien à prouver, plus rien à inventer pourrait on penser… sauf que Beggars surprend. Surprend comme Thrice l'a toujours fait. Mais là en changeant assez radicalement de style tout en conservant son identité forte… ça paraît impossible ? très peu de groupes y arrivent, en effet. Mais Thrice est au dessus de tout ça, tout en restant incroyablement humble et authentique. Humble et authentique : les deux meilleurs adjectifs pouvant décrire Beggars.
Fini les effets électro autant dans les compositions que dans les voix. Fini les expérimentations en général. Thrice revient avec un rock sans artifice, gardant toujours cette puissance emo-core imparable. Dustin a fini d'hurler, maintenant il chante toujours aussi bien et crie avec ses tripes. Fini les guitares fusant de toute part, maintenant elles sont aussi incisives par moments que mélodiques, rock dans tous les cas. Fini la batterie parfois imprévisible, tout se veut plus contrôlé, avec une section rythmique en harmonie parfaite, la basse et la batterie semblant jouer de concert. Oui, Thrice fait dans l'intimiste, dans l'indie-rock diront certains. Sauf que Thrice est Thrice et restera toujours Thrice : un groupe se foutant des modes qu'il a parfois crée sans le savoir et qui joue une musique énergique, toute en nuances et aux mélodies imparables.
"All The World Is Mad", morceau d'intro' parfait, avec cette basse qui claque et cette batterie métronome. Et ce chant… qui prend toute son ampleur dans l'immense "The Weight" au refrain imparable. "Doublespeak", ultra accrocheur. "At The Least" où le groupe nous rappelle qu'il peut toujours nous faire remuer la tête… je peux vous faire tout l'album comme ça, où des chansons plus calmes à la "In Exile" ou "Circles" succèdent à des moments de bravoure comme "Talking Through Glass/We Love Swing Sets" où la voix de Dustin nous prend littéralement aux tripes. Et puis vient le final… "Beggars"… et là, on se tait. On savoure. En étant paradoxalement le plus épuré possible, Thrice réussit a être plus épique et viscéral que jamais. Rarement une chanson ne m'aura autant pris aux tripes, m'aura scotchée sur place… du grand art.
En parlant de Thrice vous êtes sûr de ne pas avoir beaucoup d'objectivité de ma part. Les plus aigris diront que Thrice n'est plus le groupe de ses débuts. Certes. Que l'on ne retrouvera plus des chansons puissantes comme celles de The Illusion of Safety. Certes. Mais pour un résultat comme Beggars, impossible de ne pas être soufflé par le talent incroyable de ces quatre gars. Rarement un groupe aura aussi intelligemment fait évoluer son son et se permettre d'exceller à ce point. Un grand album pour un grand groupe. Quand je dis que je suis amoureux…
"Can you hear what's been said ? can you see now that everything's grace after all ? If there's one thing I know in this life : we are beggars all."
Pour les fans de : Cave In, Thursday, Boysetsfire, Radiohead...
Autres albums du groupe : Vheissu, Anthology, à venir...
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