jeudi 17 avril 2014

The Traders - Too Young... So Old (2013)

Pays : France
Genre : punk/rock mélo
Membres : Peno (bass, vocals) ; Mick (guitar, backings) ; Roms (drums)
Site : bandcamp, facebook, site, label, label, label, label, label, label

C'est toujours de découvrir un groupe sans ne rien connaître de lui. On te dit juste "Tiens, tu pourrais y jeter une oreille si tu as le temps ? promis c'est cool comme tout, tu verras !", tu reçois le Bandcamp et tout et tu profites que ton tout nouveau téléphone puisse se connecter sur le 2.0 et kiffer la vibe en faisant cracher les enceintes. Après quelques secondes vu la qualité pourave du système audio embarqué par l'appareil tu te dis qu'il serait plus judicieux de prendre son temps et d'écouter tout ça au chaud, pépère, devant la chaleur de l'unité centrale si bienfaisante quand vient les soirs de grand froid. Mais, ce qu'il y a de mieux que tout ça, c'est quand ce que tu découvres méritait plus qu'une simple écoute sur le pouce : ça mérite que t'en parle. Et que tu veuilles faire partager ça à un maximum de personnes. Parce que The Traders, c'est juste trop bien.

Too Young... So Old pourrait être résumé comme un parfait concentré de la scène punk/rock américaine de ces dernières années : un retour aux sonorités plus "rock" avec cette adoration pour les voix rauques, rugueuses, celles qui collent parfaitement à des compos rapides, sans fioritures, avec la touche de mélodie qui va bien. Et The Traders a tout à fait chopé ce "petit truc en plus" qui marche, ce petit élément que tu auras bien mal à décrire mais qui fait que tu adhères à leur album dès la première chanson. Batterie enjouée, basse omniprésente et au son bien gras, guitare répétant ses accords de puissance... et surtout la voix, tout à fait dans le ton. J'imagine presque (à tort je l'espère) le chanteur s'être enfilé un nombre indécent de clopes et d'alcool pour parvenir à ce résultat me rappelant furieusement le meilleur de Dead To Me, ce qui, vous l'admettrez, est plus que supertropgénial. Tout ça au service de compos à la mélo' simple mais efficace, avec ces petits passages plus calmes, avant de relancer la machine et faire en sorte qu'on le se mette à sauter partout. C'est tout con mais ça fonctionne super bien, le groupe ayant la bonne idée de parfaitement s'exécuter.

Le rythme est constant le long de l'album, les tubes s'enchaînent de façon assez déconcertante (c'en est presque insolent) et l'écoute est un véritable plaisir. The Traders n'invente rien mais le fait admirablement bien. J'aurai peut-être souhaité plus de folie et peut-être plus de chansons plus speed, mais très franchement, difficile d'avoir des choses à redire sur l'ensemble. A noter une prod' nickel, faisant parfaitement ressortir l'aspect rock. Un bien bon album que les fans du style s'empresseront de faire tourner en boucle pour un groupe qu'il serait bien cool de croiser en live !

Pour les fans de : Hot Water Music, Off With Their Heads, The Draft, Dead To Me, The Sainte Catherines...
Autres albums du groupe : à venir...


mercredi 9 avril 2014

Justin(e) - d+/m- (2014)

Pays : France
Genre : punk/rock chant français du génie
Membres : Olivier (guitar) ; François-Xavier (drums) ; Alexandre (vocals) ; Fabien (basse)
Site : groupe, bandcamp, label, label

La base : Justin(e) représente pour moi la raison d'être de faire du punk/rock avec un chant français. Sans déconner ni exagérer. Traitez moi de groupie si vous voulez, je m'en fous, avec Nina'school il s'agit pour moi des meilleurs. En ayant tout compris au fait que s'exprimer en français dans un style de musique qui privilégie le bruit n'oblige pas à gueuler tout et n'importe quoi, sans sens, et surtout sans se prendre la tête. Et aussi ne pas enchaîner trois accords tout pourris, ni tomber dans une branlette inutile. La musique de Justin(e), surtout depuis leur fabuleux second album "Accident N°7", est un parfait mélange d'intelligence de d'irrévérence. Mais celles qui te forcent à écouter et te dire "Putain, ils sont doués les cons...". Les voilà de retour avec leur quatrième album, d+/m-, tout fraichement sorti, et il est tout aussi bon qu'on pouvait l'imaginer. Miam.

Intelligence de par le talent d'écriture, LE gros point fort du groupe. Et pour ce nouvel album, Alexandre nous livre une fois encore des paroles que l'on devra lire et relire, histoire de bien lire entre les lignes, tenter de trier les private-jokes des déclarations très sérieuses, les sujets ayant tout autant du football aux crises sociales et identitaires, la politique... et ne me demandez pas plus d'explications : j'ai tellement peur de passer à côté des sujets et de totalement me gourer que je vous laisse faire le taf de votre côté, c'est à dire lire, vous informer, demander au groupe... c'est du très haut niveau, je me répète, mais c'est super important. Cette façon de placer les mots, d'utiliser très souvent le "On" ou des noms propres, comme si chaque chanson était une mini-histoire... du Justin(e), quoi, un groupe capable de vous faire un refrain avec "Je m'en vais ou je m'en vas" sans que cela ne vous choque, ou balancer du "La politique n'est pas un métier, faudra-t-il sur l'Agora se masturber ?" qui vous pousse à réfléchir sur la notion même du "métier" de gouverner... je peux vous faire la même remarque pour chaque piste, vous voyez le topo.

Mais bon, là où l'on attend Justin(e), c'est aussi et surtout pour sa capacité à nous balancer du tube à reprendre en live. Si leur précédent "Treillières Über Alles" se voulait beaucoup plus direct, ici le groupe s'amuse à varier les compositions, quitte à ralentir le tempo. Pas de panique : on ne tombe pas dans la pop mielleuse foireuse, juste un mid-tempo bienvenue pour appuyer toujours plus le texte. L'intérêt est que chaque chanson possède sa propre ambiance, sa propre personnalité. Ca n'apparaît pas aux premières écoutes, qui peuvent laisser penser à un album un poil mou, mais ça donne au contraire l'envie de toujours plus l'écouter, sans se lasser. Exemple tout con : ça fait deux semaines qu'il est dans ma voiture en boucle et il n'est pas prêt de s'enfuir de la platine. Musicalement ça reste du Justin(e), pas de surprise, avec toujours la basse folle (et géniale) et ce chant au débit hallucinant et qui donne une patate dingue à l'ensemble.

Ca reste du Justin(e), ouais, donc ça reste clairement au-dessus. "Faux Problèmes" qui ouvre l'album avec force et vitesse, "Je m'en vais ou je m'en vas l'un et l'autre se dit ou se disent" et son refrain génial qu'on reprend dès la première écoute, un peu de respiration avec "Le désert du réel", plus rock, la folie avec "Viva World Cup", une bien belle compo' avec "Habeas Corpus"... et comme d'habitude, c'est avec le temps qu'on se rendra compte que telle ou telle chanson a ce petit truc en plus. Si la première écoute nous fait penser à un "bon album, ouais, cool", d+/m- est pourtant beaucoup plus fin que ça, se laissant décortiquer au fil des écoutes. Je tourne beaucoup en rond, je m'en rends compte, mais il est finalement assez compliqué de faire simple avec Justin(e). Enfin, si, on peut : achetez leur album, putain, ça surdéchire. Et allez les voir en concert. Un putain de bon album qu'on aura attendu et qui ne déçoit pas, ça fait plaisir.

Note : comme d'hab' la version vinyle inclut une reprise de Santa Cruz en piste bonus ("On A Des Guests, bien poilante) et une version différente de "Sur La Frontière" avec Eva de Myciaa et Marthe de Brainfreeze en guest.

Pour les fans de : Justin(e) ; Poésie Zéro ; Diego Pallavas ; NoFX ; les groupes qui font des bons trucs en général
Autres albums du groupe : Accident N°7, à venir...