mercredi 5 mars 2014

Fiction As Fact - Wallace Hartley's Orchestra (2014)

Pays : France
Genre : hardcore'n roll
Membres : Yo (vocals) ; Alex (guitar) ; Mo (guitar) ; Fifou (drums) ; Quentin (bass)
Site : bandcamp, label

Tout est une question de contexte, on ne le dira jamais assez. Prenez cet EP posthume des Fiction As Fact. Des gars qui ont pris leur temps, répéter dans leur coin pendant longtemps et ont commencé, tout doucement, à faire des concerts. D'entrée le niveau est plutôt élevé, genre grosse mandale dans ta gueule, avec un hardcore'n roll pas très courant dans la scène de Rouen City, assurant au groupe un boulevard pour s'imposer. Et même les peu de fois où le groupe s'exportait, bah, les gens kiffaient. Et c'était mérité. Et puis vient l'épreuve d'enregistrer... une épreuve qui aura pris un temps quasi infini vu de l'extérieur, alors que de l'intérieur apparemment ça bouillonnait... tellement que le groupe se sépare plusieurs mois avant la finalisation et la sortie de l'EP. Et ça c'est pas cool.

Mais en parlant encore de contexte, il faut aussi souligner que je les connaissais bien ces gars là. Même que je kiffais venir à leurs répètes du début et venir gueuler à leurs concerts. Et là on pourrait penser que cela va être impossible pour moi d'être impartial. Que je vais dire que du bien et tout vous survendre.

Bah non, même pas vrai. La question n'est pas de survendre ou enjoliver les qualités de cet EP. Nope. La connerie est plutôt que quand tu connais aussi bien un groupe, tu fais attention à des détails absolument nazes, de ceux dont jamais tu t'attarderais pour n'importe quel autre album. La production par exemple. Qu'elle est à la fois puissante et lourde mais qu'étonnamment elle ne rend pas justice à la claque que nous mettait le groupe en live. Il y a même cette gueulante de bûcheron de gros bâtard qui fait encore son putain d'effet mais un poil trop en mise en avant. Ce son de batterie un poil étouffé aussi, qui ne rend lui aussi pas justice au jeu tout en précision et frappes puissantes du batteur. Un sentiment que tout cela est peut-être "trop propre"... et puis finalement tu te dis qu'on s'en fout.

Parce que pendant l'écoute tu te tais. Tu te prends leurs compos bien foutues, leurs passages bien amenés de lourdeur et de riffs rock à souhait, enchaînant sur des mosh-part des familles ayant le bon goût de ne pas s'éterniser ni faire dans le grand guignol, avec même des purs moments où tu as envie de sortir la bécane tant ça envoie du groove. Mention spéciale à "Ill Fame" qui s'écoute comme un bon gros tube rock des familles. Ouais, on s'en fout des détails que de toute façon le reste du monde ne fera pas gaffe et, il aura bien raison, préfèrera remuer de la tête.

Si bien que le vrai défaut de l'album est d'être un EP en fait... parce que c'est court quand même... on a à peine le temps de faire bouger nos cheveux que c'est terminé... et pas de rappel pour le coup... ce qui ne devrait pas vous empêcher de vous ruer dessus et le faire tourner en boucle, na mais oh.

Note : Wallace Hartley était le chef d'orchestre de celui du Titanic, celui qui continua à jouer malgré le bateau qui troll un peu avec les icebergs au même instant.

Pour les fans de : Everytime I Die, Gallows, John Coffey, Ritual...
Autres albums du groupe : nope